AG

Projet des nouveaux statuts de l'université (Conseils du 29 au 31 janvier 2014)
Version actuelle des statuts de Paris-Lumières (24/2/2014)
Lettre des présidents de Paris 8 et Paris 10 au ministère. Réponse de G. Fioraso aux présidents des universités françaises.
››› Commentaire de Pour Paris 8 !
Nouvelle loi : plus d'élection directe des membres des conseils d'administration des COMUE !
Pétition SLU contre la loi Fioraso (8045 signatures en quatre jours) ; Lettre à Benoit Hamon.

Á lire d'urgence : texte ministériel sur le "second programme d'investissement d'avenir" distinguant, par voie de concours, une dizaine d'établissements d'excellence (une dizaine d'universités ou d'écoles groupées et financées) et les autres. Commentaires

Vincennes se meurt, Vincennes est morte

Courrier de la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et de l’Insertion Professionnelle (Ministère) qui somme Paris 8 d’établir en 1 mois un planning pour :

- La « reconfiguration » « sans chevauchement thématique » entre Paris 10 et Paris 8 des écoles doctorales, autrement dit : fusionner les écoles doctorales proposant les mêmes disciplines. Quid des doctorants, des labos, des directeurs de thèses, des BIATOSS ?

- « renforcer une dimension de bonnes pratiques » concernant les taux de non-financement des doctorants, autrement dit : ne plus permettre à nos doctorants non-boursiers ou non-financés de s’inscrire librement, ce qui toucherait la moitié de nos 1400 doctorants.

> - créer un doctorat Paris 10/ Paris 8…

- « rationaliser l’offre de formation » au niveau master dans les domaines des arts du spectacle, de la psychologie, de l’information communication et des humanités numériques… ce n’est que le début de la fusion des diplômes

- « éviter dès la rentrée prochaine les chevauchements entre la licence et le master de Science Politique de Paris 8 et du nouveau Collège d’études politiques du PRES », autrement dit : dès la rentrée prochaine les diplômes de sciences politiques vont disparaître de Paris 8 ?

- mettre en place les innovations pédagogiques conformément aux engagements du PRES…

- l’IED, les PUV, la bibliothèque doivent mener des opérations en lien avec Paris 10 ou directement au niveau du PRES et des « pistes de mutualisation seront étudiées » autrement dit : après les écoles doctorales et certaines disciplines voilà les prochains services qui devront fusionner…

- intégrer les outils de suivi analytique des finances, des ressources humaines et de l’immobilier, du schéma directeur du numérique dans le PRES… ah ! autonomie des universités quand tu nous tiens !!

- "fixer un objectif d’accroissement des ressources propres" : par la recherche, les études, les prestations de service et la formation continue… autrement dit : nous ne sommes plus une université publique mais une entreprise qui doit faire du chiffre… le tout accompagné d’indicateurs de performance.

***

Depuis notre première mobilisation contre le PRES, nous alertions l’ensemble de l’université et la direction sur les dangers qui pesaient sur notre université et aujourd’hui tout est finalement écrit noir sur blanc !! La fin des "tout va très bien Madame la marquise" a sonné !!

Il n’est pas trop tard pour agir mais c’est notre dernière chance car la COMUE n’est pas encore votée par notre CA (même si le ministère ne parle déjà plus de PRES) alors, poursuivons la mobilisation.


État des lieux

Hier au conseil d'administration, la Présidente a à nouveau dit qu'elle avait pris la mesure de la crise et qu'elle ferait des propositions allant dans le sens des revendications qui avaient pu être posées par les uns et les autres. Le détail devrait en être donné mercredi prochain lors de la réunion des directeurs de composante.

Si cette réponse arrive maintenant, c'est là le résultat de la mobilisation à laquelle les uns et les autres nous avons participé, de la fermeté et de de l'unité qui s'y sont manifestés.

Il me semble extrêmement important que nous soyons le plus nombreux possible mardi à l'assemblée générale des enseignants appelée par des syndicats et des collectifs.

A cela trois raisons principales.

1/ les concessions proposées semblent devoir permettre de maintenir la diversité des pratiques dont nous nous sommes tous revendiqués, mais sous l'application d'une lettre de cadrage qui ne paraît pas être remise en question. La question des 12 semaines qui semble demeurer non discutée n'est pas un détail dans la mesure où elle ne fait que différer de quelques réunions un problème qui nous reviendra de plein fouet, à savoir quid des 16h ! (4 services de 3h) et des 10h (5 services de 2h30) manquants. Cette question conditionne aussi fortement le calendrier. Lors du CT avorté il nous été affirmé : "quoiqu'il en soit l'année se terminera fin juin, de toutes façons le rattrapage en septembre ne concernait qu'un petit nombre d'étudiants" (qui n'auront donc qu'à se ré-inscrire). Quid des soutenances de master ? Si vous avez des collègues dans d'autres universités vous devez bien savoir que la règle la plus courante est : fin réelle des réjouissances mi-juillet et rentrée (avec prérentrée) début septembre. Avec une très longue coupure démobilisatrice en hiver. Le tout avec pléthore de cours courts en licence, le plus souvent "utilitaires" et trans-machin-chose, mais il est vrai que depuis que l'UNEF pleure pour avoir des T.P. sur le remplissage des CV et la rédaction des lettres de motivation… D'ailleurs, l'UNEF, qui vote au C.A TOUT ce contre quoi nous luttons en ce moment, fait actuellement sa campagne électorale en passant dans les cours. Le goudron et les plumes (symboliques) sont la meilleure réponse à leur faire me semble-t-il.

2/ Les conditions dans lesquelles vont s'effectuer les ajustements à venir demeurent extrêmement floues. Le flou (non artistique) semble est le nouveau mode de gouvernance depuis la grogne...Si nous n'en fixons pas dès maintenant les règles, les quatre années à venir vont nous tenir dans un état de tension permanente où chaque porteur de diplôme, renvoyé à un "dialogue" pédagogique sera soumis à des évaluations critiques et injonctions l'amenant à être à son tour le promoteur, auprès de ses collègues, de la bonne parole ministérielle. Au-delà de la seule question des modalités d'application de la loi Fioraso au sein de notre université, la question même de cette loi demeure posée et nous pouvons, ici à Paris 8, tenir une position qui sera reprise ailleurs. Ne perdez pas de vue que souvent les autres facs prennent le pouls de Paris 8 afin de jauger de leur propre capacité de résistance aux microbes ministériels.

3/ Les décisions sur la COMUE et l'Association vont très prochainement être prises et engagent notre avenir, à savoir l'avenir de nos diplômes, de nos laboratoires, mais aussi de nos emplois. Alors qu'en Ile de France, un mouvement contre les COMUE commence vraiment à prendre, le ministère, dans l'esprit de rectitude morale qui le caractérise, fait tinter les sous de la bourse. Existe-t-il encore des naïfs qui pensent tirer leurs marrons du feu alors que les autres n'auraient plus que la cendre où cacher leur tête ? Attention, les subventions par IDEX, CompromIDEX et LoterIDEX vont vous passer sous le nez si vous ne vous mettez pas en ordre de bataille. Ce qui est bien avec les socialos c'est qu'ils nous donnent un vrai sentiment d'éternité, avec eux le changement c'est jamais. Chez nous, c'est donc dans un CA connu pour son indépendance que cette décision sera prise. C'est ce CA, qui depuis deux ans n'a jamais émis le moindre signe d'autonomie vis à vis de la parole ministérielle relayée par la présidence, qui va engager notre avenir.

Mardi 29 avril, nous nous retrouverons à 10h en amphi Y. Nous ferons le point sur toutes ces questions et déterminerons ensemble quels sont les points sur lesquels nous refusons catégoriquement de revenir. Aujourd'hui et demain!

Ce moment est stratégique. De notre mobilisation, et d'elle seule, dépend la qualité des engagements qui seront pris ou non par la présidence.

Pour P8-VO, E.Lecerf, enseignant au département de philosophie

Un jeudi pas comme les autres

Un compte-rendu tout à fait partial de cette journée à Paris 8 (10/4/2014). Arrivée à 8h, je constate que les étudiants mobilisés ont déjà mis en place le blocage de l’entrée principale de Paris 8. Mais aujourd’hui c’était Journée Portes Ouvertes, et on nous l’avait pas dit !! Si le bât. B était fermé pour éviter le déménagement de tables et de chaises, toutes les issues donnant sur la rue étaient libres, afin d’empêcher le blocage. Moi qui croyais que si la fac se transformait en forteresse c’était pour des raisons de « sécurité », j’ai dû mal comprendre… Mais les étudiants étaient suffisamment nombreux, tout a pu se passer tranquillement. Une masse d’étudiants, de personnels BIATOSS et d’enseignants s’est accumulée devant la fac et sur le parvis devant le métro. Pendant une heure et demie, les gens ont pu discuter, se faire expliquer les raisons du mécontentement, échanger des points de vue. On apprend beaucoup de choses quand la parole se libère… Par exemple, que certains départements n’ont encore pris aucune position commune sur le problème du rendu des maquettes ou bien que des étudiants ont 15 jours en mai pour rattraper le 1er et le 2nd semestre sous le prétexte fallacieux qu’il n’y aurait déjà plus de rattrapage en septembre ou bien encore qu’on dit à ceux qui ont échoué dans ces conditions qu’il ne leur reste plus qu’à… se ré-inscrire. Le manque d’information est général, surtout chez les nouveaux arrivants, étudiants comme enseignants. Les bloqueurs ouvrent les portes à 10h30 et appellent à manifester dans l’enceinte de notre université. La manifestation rassemble beaucoup plus de monde que mardi, de nombreux enseignants (au regard de ce que nous avons connu ces derniers temps) défilent ou décident de faire un « cours sauvage » dehors quand l’heure du cours arrive. Tout se passe calmement mais le ton devient un peu plus vigoureux, Tarta, Tarta, la fac n’est pas à toi ou encore le regroupement on n’en veut pas ou le bienvenu Paris 8 est à nous. Des collègues et des étudiants rejoignent le cortège qui se termine au bât G. Les manifestants, peu soucieux de se faire à nouveau traîner dehors pas la BAC ou autre engeance policière, décident d’une AG dans l’amphi X. L’amphi X est plein comme un œuf, les jeunes ne s’en laissent pas compter, j’ai la douce impression que les syndicats étudiants sont un peu dépassés par l’ampleur de la chose… Que veulent-ils ? D’abord ils prennent très mal le fait qu’on leur ai menti mardi (on n’appelle pas les flics puis on les appelle), mes chers collègues, il faudra nous y faire, les jeunes avalent moins de couleuvres et de mensonges que nous… Ensuite, ils en ont marre, semble-t-il, de vivre dans un milieu qui leur est devenu étranger, ils veulent se ré-approprier LEUR université dont ils vantent l’histoire (qui l’eût cru ?), ils veulent la prendre en main et se débarrasser de ceux qui empêchent la démocratie de s’épanouir. Ils rêvent d’une direction auto-gérée et collective, ils veulent prendre leur vie d'étudiant en mains. Oh, je sais très bien que certains de vous vont sourire. Ne vous inquiétez pas, le « principe de réalité » les rattrapera bien assez vite… Une foule joyeuse dans cet amphi, mort depuis 2009, des jeunes qui veulent que ça bouge et que ça fasse tâche d’huile dans les autres facs et ailleurs. Ils ont de l’énergie à revendre, ils n’ont pas perdu l'espoir eux que la vie peut être un peu meilleure, ils ne veulent pas d’un monde où le seul « cadeau » que l’on fasse aux pauvres c’est le dézonage du pass navigo pendant les vacances, ils ont choisi de le dire, nous devons les entendre.

En rentrant à la maison je trouve un allP8 sur le « référentiel enseignant », autour de Eric Lecerf est-il précisé (tiens, comme c'est bizarre, là on nous précise qui fait quoi… décidément ils nous prennent vraiment pour des quiches, diviser pour mieux régner c'est un peu éventé comme tactique, faudrait leur dire !). Nous demander notre avis sur l’exercice de notre métier après avoir lancé le rouleau compresseur du LMD4 et, dans son sillage, les propositions qui sont contestées en ce moment (calendrier, nombre heures de cours/EC, 5ème service, règlement intérieur liberticide…) on pourrait se vexer ou bien encore en rire. Mais, à tout vous dire, en rentrant je pleurais, car je pensais à Jean Henri qui, j’en suis certaine, aurait aimé être dans l’amphi X aujourd’hui et serait resté pour une griller une avec eux...

Les infos concrètes suivront. Un détail : je me suis permise de bousculer verbalement l’UNEF qui, toute honte bue, vote dans les conseils POUR tout ce CONTRE quoi nous nous opposons ces derniers temps et ose montrer son nez en AG ! UNEF qui rétorque qu’il faut maintenant « rassembler » et qu’ils ne sont pas tous d’accord au sein du parti socialiste (euh, pardon, au sein de leur syndicat), bientôt il faudra se taire pour éviter la montée du F.N. !!! Et bien, moi je dis NON, Olga a déclaré 2014 "année sans langue de bois", alors il est temps de faire savoir quand on n’est pas content. Et franchement, si vous en teniez un du genre socialiste fiorasien hollandiste en face de vous, vous ne lui diriez pas ses quatre vérités ?

Récit de C.R
Lire le compte-rendu officiel de l'AG du 10 avril

Je signe et je persiste

Mes amis,

Nous voici réunis comme vous pouvez le constater …entre nous comme je l’ai voulu, dans cette large intimité, complicité, qui fut nôtre tout au long de ce splendide périple expérimental vincennois puis institutionnel dyonisien ….périple au cours duquel grâce à vous, plusieurs décennies de ma vie ont connu le bonheur car quelque fut votre fonction, depuis la plus humble jusqu'à la plus élevée dans la hiérarchie universitaire, vous m'avez permis de réaliser une grande part de mes audaces et de mes espérances.
Depuis quelques années déjà beaucoup de notre génération ont pris d'autres larges que ceux limités par les horizons universitaires et à chaque embarquement pour ces larges nous nous sommes sans cesse répétés nos parcours respectifs et je tenterai de vous épargner le mien.

Cependant comme bien d’entre nous je suis arrivé en janvier 69 alors très jeune homme enragé et je pars 45 ans après, moins jeune homme je ne vous le cacherai pas malgré toute ma coquetterie mais je pars plus en colère encore…gagné par une autre colère, une colère froide qui a appris de l'histoire les maléfices de certaines amnésies, pertes de mémoire, ou plus cruellement volonté d’effacement opérée par les repentis de 68 lorsqu'ils sont en collusion avec les nouvelles appétences d’un libéralisme forcené.

Si j’étais un nostalgique je serai ce jour accablé par le tableau de type nature morte que présente du visage de l'université française, notre époque...mais non je ne suis pas nostalgique, passéiste mais bien tout en fureur contre un futur promis et aussitôt promis, trahi. Je ne ferai aucun dessin, vous comprendrez entre mes mots.
Malgré toutes les réalismes pragmatiques qu’on tend à nous opposer, je signe et persiste que nous n’avons pas rêvé et que nous ne rêvons pas sinon à hauteur des événements que nous sommes toujours capables de susciter.
Cette force qui nous demeure même si on tente de la faire taire, nous la puisons dans notre pensée de toujours, d’hier comme de demain, je veux dire cette pensée utopiste-critique qui ne relève pas de l’inaccessible mais de ce à quoi nous n’avons pas encore accédé et qui nourrit notre espoir, notre vigilance, notre détermination à en découdre avec l’inique, avec l’exclusion d’excellence ou non.

Texte prononcé par Philippe Tancelin lors de son départ. Lire la suite

Être élu, étudiant

En tant qu'élu au CEVU sur la liste du MUR, je m'étonne de n'avoir pas reçu le mail du 13/03 - qui m'a été transmis par un élu du CA - ni sur mon adresse personnelle ni sur l'adresse du MUR (collectifinternous@gmail.com). Seules certaines organisations ou listes seraient-elles conviées à candidater ? Je m'étonne encore plus de la concordance entre cette "réunion pré-électorale" (cf. mail du 13/03) et la réunion du conseil académique prévue ce jour. A moins que ce ne soit pour lutter contre le cumul des mandats, qu'on empêche des élus de se rendre à une réunion préparatoire des élections ? Enfin je note que le "volet d'établissement" du contrat de site était prévu à l'ordre du jour du CAc d'aujourd'hui (toujours dans ce mail du 17/03), contrairement à ce que m'a affirmé D. Tartakowsky lors du conseil de l'UFR TES mardi 25/03, mais qu'il n'a jamais été transmis aux conseillers. J'en conclus bien malheureusement que la direction et la présidence de Paris 8 continue à bafouer sans vergogne ces mêmes instances sur lesquelles elle prétend fonder la légitimité de ces décisions. Ce qui m'amène à m'interroger : que vaut donc cette légitimité ? En espérant que chacun saura en tirer les conclusions qui s'imposent.

Loïc Mayoux
M2 Géographie

COMUE, ici et ailleurs...

Les statuts des Communautés d’Universités et d’Établissements (COMUE) doivent être votés avant le 22 juillet 2014, selon le délai fixé par le chapitre VIII bis de la loi du 22 juillet 2013 sur l’enseignement supérieur et de la recherche. Une course contre la montre est engagée à Sorbonne Paris Cité entre les partisans d’une COMUE et ceux d’une autre forme de coopération et de regroupement : l’Association. [...]

Les tensions s’exaspèrent à SPC. Le combat oppose le président (Jean-Yves Mérindol) et le bureau de la COMUE d’un côté, et de l’autre côté un archipel de collectifs : mouvements et Assemblées générales dans les composantes, collectif pour une Université confédérale centré sur P7, intersyndicales, réseau Abélard et groupe Jean-Pierre Vernant implantés en Ile-de-France, liste d’opposition montée à Paris 7 pour les élections du 27 mars.

Le débat sur la gouvernance des regroupements d’établissements est en fait engagé dès 2012, dans la perspective d’une victoire de la Gauche aux élections. Jean-Yves Mérindol, alors directeur de l’ENS Cachan, est l’auteur d’un texte de réflexion sur la gouvernance de nouvelles universités (22 mars 2012). Le Collectif pour une université confédérale critique vertement le chapitre VIII du projet de loi sur l’ESR (26 avril 2013). [...]

Le gouvernement devrait avoir l’intelligence et la sagesse de reporter, au-delà du 22 juillet 2014, la date limite de dépôt des statuts des COMUEs et des Associations. Les équipes de direction, les élus dans les conseils de SPC et dans les conseils des établissements membres fondateurs ne peuvent sérieusement traiter en même temps des statuts du regroupement, du Contrat de projet État-Région 2014-2020, du Contrat quinquennal 2014-2018. Laisser du temps au temps.

[extrait d'un article du nouveau Blog de Pierre Dubois]
Lire la prise de position des syndicats de Saclay

La liberté des blogueurs

« Le blog "Histoires d'universités" de Pierre Dubois, hébergé par le site d'information en ligne EducPros, est devenu au fil des années une source d'information et d'analyse irremplaçable pour tous les sujets relatifs à l'Enseignement supérieur et la Recherche. Aujourd'hui la liberté d'expression du blogueur est mise en danger par un rappel à l'ordre inquiétant de la direction du site d'information.

La liberté de ton et les analyses critiques de Pierre Dubois semblent gêner ou bien certains politiques, ou bien EducPros, et plus certainement les deux. Par la voix de son directeur de rédaction, Emmanuel Davidenkoff, également journaliste sur France-Info, le site hébergeur a envoyé au blogueur un rappel à l'ordre pour le moins confondant et déplacé : Pierre Dubois participerait à une "campagne d'opposants" et procèderait à "des attaques ad hominem". Pierre Dubois n'a publié aucun billet depuis la réception du message d'Emmanuel Davidenkoff le 19 février dernier, et a réagi hier par la publication d'un billet qui rend l'affaire publique.

Il ne s'agit pas ici d'un fait anodin qu'il conviendrait de ranger dans la catégorie d'un banal rappel à se conformer à une charte éditoriale. Pierre Dubois n'a en rien contrevenu à la charte d'EducPros. Est en jeu la liberté d'opinion et d'expression qui est garantie par l'article 10 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, tout comme par la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 89. Pierre Dubois n'a commis aucune infraction pénale (insulte,injure, diffamation,etc), aucun de ses billets n'a été retiré ou censuré, ni fait l'objet de quelque plainte que ce soit. Son seul tort est de produire une réflexion libre et critique qui montre et dénonce les dangers des politiques conduites par plusieurs gouvernements en matière d'enseignement supérieur et de recherche.
S'en prenant à Pierre Dubois, la direction d'EducPros s'en prend à la liberté de tout blogueur et à la liberté d'expression de tout citoyen. Emmanuel Davidenkoff s'en prend aussi indirectement aux nombreuses sources du blogueur qui lui ont permis de relayer des informations de premier plan et de lancer de multipes alertes.
Il me semble important que tous (...) les citoyens attachés à nos libertés fondamentales apportent leur soutien à Pierre Dubois et au blog "Histoires d'universités". »

[extrait d'un article du blog  POLARED (Médiapart) de Pascal Maillard.]
Voir aussi le blog d'OL Chantraine : Le monologue des "réformateurs" de l'Université

Nouvelle démission d'un élu étudiant

 « Bonjour,  me concernant en tant qu' élu étudiant, tout au début quand je me suis présenté aux élections du CEVU j'ai tellement cru au fonctionnement démocratique de cette instance universitaire pour reprendre votre phrase "par respect à l'égard des institutions démocratiques de notre université" mais déjà, les deux jours d'élections, j'ai assisté aux comportements anti-démocratiques de certains (qui font partie de ce CEVU), puis vint l'élection du VP CEVU et VPE où cette atmosphère malsaine commence à s'afficher clairement, là aussi je me suis dit peut être cela fait partie de l'exercice de la politique dans cette université connue pour sa dynamique militante.
 Le temps passe, les réunions se succèdent, et je remarquais de plus en plus qu'on n'est plus au sein d'une instance démocratique et l'incident qui m'a plus choqué est quand tout le CEVU s'est mis contre le VPE en votant une motion imposée par la présidente sans même la discuter. Là je vous avoue que cette complicité de tout le monde (y compris une organisation d'étudiants) pour descendre le VPE était la goutte qui fait déborder le vase pour enfin consommer cette rupture qui était une suite logique de pleins d’événements auxquels j'ai assisté, où l'élu étudiant n'est écouté que s'il cautionne cette politique incohérente menée par la direction de l'université, appuyée par quelques directeurs d'UFR (surtout responsables de formations) qui ont tout fait pour mettre en difficulté les étudiants (cas de la dérogation par exemple).
 

 En venant à Paris 8 j'ai cru trouver l'université que je cherchais, mais je me suis juste rendu compte que je n'assistait qu'à l'enterrement de l'université publique tant défendue par cette même université et Mai 68 en est le meilleur exemple.
 

 Pour toutes ces raisons, je tiens à vous annoncer que je pourrais plus appartenir à ce CEVU (déjà enterré lui aussi si ma mémoire est bonne) tout en souhaitant bon courage à quelques conseillers honnêtes et déterminés à continuer malgré toutes ces contraintes, en demandant des excuses auprès d'eux de ne pas pouvoir continuer parce que je n'ai plus ma place dans ce genre d'instance.
 

 
Cordialement. »
 

 Lounes. H.

IL EST TEMPS D’ÊTRE INVENTIFS !

L’association Pour Paris 8 ! se réjouit qu’un premier débat soit organisé à Paris 8 le lundi 10 février à 12 heures (amphi D 001) autour de la question du regroupement des universités. Elle appelle tous les collègues – administratifs et enseignants –, ainsi que tous les étudiants à y participer.
Les choix qui nous sont proposés, rappelons-le, sont au nombre de trois : la fusion dont personne, en tout cas officiellement, ne veut –, la communauté d’universités que défend la direction actuelle et l’association troisième solution dont nous souhaitons, avec plus de 200 collègues qui ont déjà signé notre pétition, qu’elle soit examinée avec attention.
La communauté d’universités, en effet, nous apparaît comme un choix dangereux, quelle que soit la bonne volonté des participants. Elle revient à édifier une véritable usine à gaz, viendront se superposer, aux conseils de l’université (conseil d’administration et conseil académique, englobant les anciens conseil scientifique et conseil des études et de la vie universitaire), trois nouvelles instances (conseil d’administration, conseil académique, conseil des membres). Parmi celles-ci le conseil d’administration se verra doté de pouvoirs considérables, alors même que nous n’y aurons pas, par définition, la majorité. L’idée que les transferts de compétence seront limités risque fort d’être une illusion dans ce dispositif, conçu comme pré-fusionnel. C’est à ce principe même du transfert, au bénéfice d’une instance lointaine nous serons faiblement représentés, qu’il faut s’opposer. La manière opaque dont se construit aujourd’hui le contrat de site nous montre qu’une procédure au plus près des acteurs est nécessaire et ne peut pas se faire de manière verticale. Avec la communauté, notre destin collectif nous échappera très vite, et ce d’autant plus que nous ne pourrons même pas faire le choix d’en sortir, sauf à obtenir l’accord de son conseil d’administration.
L’association est un système beaucoup moins contraignant. Elle s’inscrit pleinement dans le cadre de la loi. Elle n’implique pas la construction d’un nouvel étage dans un mille-feuilles administratif. Elle repose sur le partage, et non le transfert de compétences. Elle laisse libre chacun des partenaires, puisqu’il est possible d’y mettre fin quand on le souhaite, y compris pour s’engager dans une communauté d’universités. Elle permet de conserver le contrat de site en cours de discussion, puisque seul change le lien juridique entre les universités partenaires.

Débattons-en ensemble !

Dans les semaines qui viennent va être prise une décision qui engage l’avenir de notre université, voire son existence même en tant qu’espace autonome de construction et de diffusion des savoirs. En application de l’article 62 de la loi Fioraso votée au parlement l’été dernier, toutes les universités françaises doivent choisir une forme de regroupement, suivant la logique d’une politique de site. Dans cette perspective, trois solutions sont proposées : la création d’un nouvel établissement par « fusion », le regroupement en « communauté d’universités et d’établissements » (CUE), le regroupement en « association ».
Nous ne sommes pas opposés, bien au contraire, à des relations étroites avec d’autres universités, notamment avec l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense qui, au sein du PRES, est notre partenaire privilégié. Ces relations peuvent même contribuer à enrayer la logique dominante de la concurrence entre les établissements, accrue depuis la loi LRU. Mais alors que le regroupement en association, proposé par la loi, offre une forme confédérale souple et qui préserve la personnalité morale et l’autonomie budgétaire de chaque composante, il nous semble très dangereux de choisir la forme plus contraignante qu’est la CUE, même apparemment non fusionnelle, pour au moins trois motifs :

1/ Le choix de la CUE est irréversible,
2/ Le choix de la CUE implique un « transfert », et non un « partage », de compétences et de prérogatives,
3/ La CUE s’inscrit dans une logique de concurrence entre les différentes communautés d’universités.

En tout état de cause, le calendrier privilégié (il est question d’un vote sur les statuts au conseil d’administration de Paris 8 dès février) ne saurait faire l’économie d’un débat en dehors comme à l’intérieur des conseils. C’est un choix décisif mettant en jeu l’autonomie et la capacité d’initiative qui ont permis à Paris 8, depuis sa création, d’avoir dans l’enseignement supérieur et la recherche une histoire et un rôle singuliers. A ce titre, nous demandons que le vote dans les instances représentatives de notre communauté n’ait pas lieu avant une discussion collective sur la forme de regroupement dans laquelle notre université doit s’engager.

Cette pétition est lancée par l’association loi 1901 Pour Paris8 !Elle s’adresse à tous les personnels titulaires, contractuels ou vacataires de l’Université Paris 8 actuellement en activité. Elle sera communiquée aux présidents des Universités Paris 8 et Paris Ouest Nanterre La Défense, ainsi qu’au président du « PRES Paris Lumières ». Elle sera également envoyée aux médias nationaux et au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

lire le texte intégral de cette pétition

lire la réponse de Pour Paris 8 ! aux accusations du groupe « Air à Paris 8 »

La psychanalyse comme un patrimoine

Pétition

« L’enseignement de la psychanalyse dans le cadre de la formation des psychologues à l’université est menacé de disparition. La réforme en cours, visant à rendre lisible l’offre de formation en master, conduit le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche à envisager une seule mention dans le cas de la psychologie. Par cette seule mention « psychologie », ne resteraient plus qu’une uniformisation et qu’un modèle unique dans la formation des psychologues. L’enseignement de la psychanalyse à l’université, qui existe en psychologie depuis plus de 40 ans, n’a cessé d’attirer des étudiants, en France et de l’étranger, et a permis de former des milliers d’entre eux qui travaillent aujourd’hui dans le champ médico-social et psychologique. La psychanalyse à l’université est une spécificité culturelle française ; faire disparaître son enseignement et l’attractivité de sa recherche serait non seulement priver les étudiants d’une formation professionnelle reconnue par leurs employeurs, mais reviendrait à faire disparaître un patrimoine intellectuel, à effacer l’histoire même d’une pratique et d’une théorie qui a contribué et contribue toujours au rayonnement culturel de la pensée en France et dans le monde.
L’orientation psychanalytique doit apparaître explicitement dans la nomenclature des formations en psychologie. »

Premiers signataires
Étienne Balibar, philosophe, professeur émérite
Fethi Benslama, psychanalyste, professeur des universités
Geneviève Brisac, écrivain
Catherine Clément, philosophe, écrivain
Jean-François Chiantareto, psychanalyste, professeur des universités
Michel Deguy, poète, professeur émérite
Arnaud Desplechin, cinéaste
Eric Fassin, sociologue, université Paris 8
Roland Gori, psychanalyse, professeur émérite
Françoise Héritier, professeur honoraire au collège de France
Christian Hoffmann, psychanalyste, professeur des universités
Julia Kristeva, psychanalyse, professeur émérite
Laurie Laufer, psychanalyste, professeur des universités
Marie-José Mondzain, philosophe, directrice de recherche émérite au CNRS
Jean-Luc Nancy, philosophe, professeur émérite
Elisabeth Roudinesco, historienne, directrice de recherche
Jean-Pierre Sueur, Sénateur, rapporteur de la commission des lois
Alain Vanier, psychanalyste, professeur des universités
François Villa, psychanalyste, professeur des universités
Daniel Wildöcher, psychanalyste, professeur émérite.

Pour signer la pétition http://www.petitions24.net/pour_lenseignement_de_la_psychanalyse_a_luniversite#form
(20 000 signatures janvier 2014)

Pour un débat constructif sur le statut des enseignants-chercheurs

Madame la  Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche

Nous avons pris connaissance d'un projet de décret relatif au statut des enseignants-chercheurs qui laisserait inchangées les dispositions si largement contestées de la réforme du 23 avril 2009  en ce qui concerne la modulation des services et l'évaluation quadriennale. Vous aviez décidé d'un moratoire sur ces points en juillet 2012 en reconnaissant lors de votre conférence de presse du 11 juillet 2012 que les « modalités envisagées » pour cette évaluation « étaient inacceptables et d’ailleurs inacceptées ». Le parlement a demandé au gouvernement, dans la loi du 22 juillet 2013, de rendre sous deux ans un rapport sur l'ensemble des aspects de formation, recrutement et carrières d'enseignants-chercheurs :

Article 74 : "Dans un délai de deux ans suivant la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport formulant des propositions en vue d'améliorer le recrutement, la formation et le déroulement de la carrière des enseignants-chercheurs. Ce rapport analyse les mesures mises en œuvre ou envisagées afin de renforcer la transparence des procédures de sélection des enseignants-chercheurs et de lutter contre le phénomène de localisme dans leur recrutement."

Au vu de l'énorme travail de consultation, réflexion et délibération à réaliser collectivement sur ce vaste domaine, notamment durant les dix-huit prochains mois,  nous vous demandons de retirer du décret statutaire, les dispositions jugées par tous "inacceptables" depuis 2009. Cette mesure permettra d'ouvrir le débat préparatoire au rapport gouvernemental dans les meilleures conditions possibles tout en respectant la future délibération parlementaire.

Nous vous prions d'agréer, Madame la Ministre, l'expression de notre profond attachement à la qualité du service public de l'enseignement supérieur et de la recherche. 

Pétition à signer

Être Pierrefittoise à Paris 8

Depuis plusieurs jours maintenant, il est public que l'administration de l'Université Paris 8 souhaite mettre en place un plan de sécurisation de ses locaux. Ce plan concerne la communauté universitaire en elle-même puisque les conditions d'affichage, de tractage sont rendues quasi impossibles mais aussi la communauté passante de l'université puisqu'il ouvre la possibilité d'un contrôle en vue de l'accès aux locaux.
Je milite sur cette fac depuis longtemps, mais bizarrement contrairement à beaucoup de mes camarades ce n'est pas le tractage ou l'affichage qui m'inquiètent le plus. J'ai grandi ici. J'ai vu le jour peu de temps après l'importation de cette fac depuis Vincennes. Ma mère y a repris des études quand nous étions un peu plus grands et elle nous a amenés dans ces locaux des fois où elle n'avait pas le choix. On m'a raconté comment l'université s'était étendue sur le stade de la ville de Pierrefitte (1995) et j'entends encore quand je dis que j'y étudie les railleries « Ils ont volé notre stade ». J'y ai révisé mon bac. J'ai vu de mes propres yeux la destruction des jardins familiaux pour mettre en place les Archives Nationales (2012), venues renforcer ce pôle de recherche.

Ce qui me désole le plus dans ce plan de sécurisation c'est ce vol qu'effectue l'université. A l'instar de son ennemie de Villetaneuse, elle se protège des habitant-es alentours et elle leur dit qu'elle ne veut pas d'eux et elles. Ces barrières sont une exclusion. En effet, Paris 8 n'est pas la Sorbonne, quand on nait dans le 6ème arrondissement de Paris, on grandit aussi dans l'idée qu'on accèdera aux grandes écoles ou aux grandes universités. Est-il besoin de statistiques pour prouver que quand on nait à Stains ou à Saint Denis, l'université nous paraît une hétérotopie très lointaine ? Avez-vous songé aux signes que vous envoyez ?
L'idée était déjà présente quand le PRES, créé il y a un an entre Nanterre et Saint Denis, préférait des locaux dans Paris, mais ce sont donc désormais les locaux mêmes de Paris 8 qui se veulent être ailleurs ?

La richesse ce n'est pas uniquement de mélanger des gens venus du monde entier (tu me diras au vu des politiques anti-étudiant-es étranger-es, ce monde est surtout une image) et de la France entière. A d'autres époques s'installer sur des terres qui n'étaient pas les vôtres, en s'abstenant de liens d'égalité avec les indigènes, on appelait ça coloniser. Est-ce cela que vous voulez être : des colons ? Vous vous félicitez de vos liens avec le « territoire », or les seuls liens que vous avez avec lui sont des liens d'exploitation. Dans le même genre que les milliers d'euros dépensés pour le plan de sécurisation, pourquoi ne faites-vous pas construire un pont direct entre le Panthéon et Paris 8 ? Histoire de vous éviter la ligne 13 ou le périph'.

Pis il y a les impacts sur votre « communauté universitaire ». un camarade qui devait aller chercher un livre à Paris 13 - Villetaneuse, raconte son périple. Arrivé à l'entrée il sort sa carte, mais il n'est pas de cette fac, il vient consulter un livre qu'on ne trouve qu'ici. Cette explication ne semble pas logique. Quel-les universitaires lisent encore des livres aujourd'hui trop occupé-es qu'ils sont à se tenir éloignés de la société dont ils prétendent parler ? Voilà ce que lui dit la vigie.

Quant à ton nom, rien ne sert de s'appeler Vincennes – Saint Denis – Paris quand la seule géographie qu'il te reste est Alphaville ! Ayez au moins le courage de vos politiques ! Si tu ne veux pas de nous Paris 8, va jusqu'au bout et pars. Abandonne tes locaux car nous, on saura quoi en faire !

Anonyme Colère