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Projet des nouveaux statuts de l'université (Conseils du 29 au 31 janvier 2014)
Version actuelle des statuts de Paris-Lumières (24/2/2014)
Lettre des présidents de Paris 8 et Paris 10 au ministère. Réponse de G. Fioraso aux présidents des universités françaises.
››› Commentaire de Pour Paris 8 !
Nouvelle loi : plus d'élection directe des membres des conseils d'administration des COMUE !
Pétition SLU contre la loi Fioraso (8045 signatures en quatre jours) ; Lettre à Benoit Hamon.

Á lire d'urgence : texte ministériel sur le "second programme d'investissement d'avenir" distinguant, par voie de concours, une dizaine d'établissements d'excellence (une dizaine d'universités ou d'écoles groupées et financées) et les autres. Commentaires

Autour du nouveau règlement intérieur...

...et du plan de "sécurisation" qui doivent être voté à l’unanimité d’elle-même par la présidente de l’université Paris 8 le 11 octobre 2013.

Quelques dialogues presque imaginaires issus d’expériences bien trop réelles

Un étudiant étranger : « Bonjour, je suis journaliste, j’ai fait dix ans de radio dans mon pays »
Paris 8, université-monde : « Ah, non, désolé, mais votre formation est insuffisante »

Un bachelier de l’année, arrivant à Paris 8 : « Bonjour, je voudrais aller étudier à l’université »
L’université : « Allez au rectorat, nous n’avons plus de place »
Le rectorat : « Allez à Paris 8, les autres universités ont fini leurs inscriptions »
L’université : « Non, il n’y a plus de place. Et puis vous n’avez qu’un bac pro, vous risquez d’échouer »
Le bachelier : « Mais, je croyais qu’avec le bac j’avais le droit d’aller à l’université ? »
Le ministère (socialiste) : « Le droit ? Mais tu n’es ni riche ni excellent ! Pourquoi aurais-tu des droits ? »

La présidente de Paris 8 et ses conseillers : « Il nous faut créer des liens avec le territoire »
Un habitant du quartier : « Quelle bonne idée, qu’allez-vous faire ? »
La présidente : « Demander de l’argent à la communauté d’agglomération, au département et à la région pour créer des partenariats avec notre entreprise – euh, pardon, notre université »
Un étudiant : « Mais alors pourquoi voulez-vous dépenser 2 millions d’euros par an pour rajouter des grilles, des caméras, des détecteurs, des gardes autorisés à fouiller les visiteurs comme les usagers ?
Pourquoi décidez-vous que l’université ne sera plus "un espace ouvert et librement accessible au public" comme Paris 8 l’a toujours été ? »
La première conseillère : « Mais voyons, ça n’a rien à voir ! Il faut bien sécuriser pour s’ouvrir sur le territoire ! Et puis de toute façon, les contrôles ne seront pas systématiques, ne vous inquiétez pas… »
L’étudiant : « Ah bon, très bien… Mais dites-moi, si les contrôles ne sont pas systématiques, quels seront vos critères pour juger qui contrôler ? »
La conseillère : «  »
L’étudiant : « Parce que soit un contrôle est systématique. Soit il a des critères »
La conseillère : « Il y a ces gens, avec qui il y a des problèmes, vous savez… »
L’étudiant : « Ben, non, je ne sais. Je sais que s’il n’y a pas de critères explicites, c’est qu’il y a des critères implicites. Ça a un nom. On appelle ça des contrôles au faciès »
La conseillère : « Comment osez-vous, je ne suis pas raciste ! »
L’étudiant : «  Ça, je ne sais pas. Mais s’il n’y pas de critères, ce sont des contrôles au faciès »

L’université, espace de liberté ? L’éducation, support d’émancipation ? Que tu crois !

Le pouvoir en a marre du savoir – il préfère la compétence et l’excellence, détaillables à volonté en petites pièces parcellisées, mesurées, évaluées, pour main-d’œuvre corvéable et hommes de main sans états d’âme.
La présidence ne veut plus de dissidence… Juste te former, pour mieux te formater, demain te conformer, voire te chloroformer.
Et si tu te vends, moins cher que les Chinois, moins cher que ton voisin, moins cher que tes parents, alors, seulement, peut-être, te donnera-t-il le droit de t’employer dans ses usines à réalité.

 Loïc Mayoux, étudiant du MUR et élu au CEVU

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